Werner ZUMSTEIN

Cher papa,
Repose en paix. Tu va me manquer; merci de m’avoir transféré ton amour pour la lecture même si nos goûts en la matière étaient plutôt différent … tu m’as toujours malgré tout toujours ramené les livres que je voulais ! J’aurais voulu mieux te connaître et passer plus de temps avec toi surtout ces dernières années . Tu as toujours été là pour moi à ta manière et je crains que ça n’est pas été mon cas.

Cher Werner,
" Il restera de toi ce que tu as donné.
Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.
Il restera de toi de ton jardin secret,
Une fleur oubliée qui ne s’est pas fanée.
Ce que tu as donné, en d’autres fleurira.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Il restera de toi ce que tu as offert
Entre les bras ouverts un matin au soleil.
Il restera de toi ce que tu as perdu
Que tu as attendu plus loin que les réveils,
Ce que tu as souffert, en d’autres revivra.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera.
Il restera de toi une larme tombée,
Un sourire germé sur les yeux de ton coeur.
Il restera de toi ce que tu as semé
Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.
Ce que tu as semé, en d’autres germera.
Celui qui perd sa vie, un jour la trouvera."
Simone Veil

Les amis de la section Croix Bleue Strasbourg se joignent à la peine de ta famille.
Nous ne pourrons t'oublier.

Bonjour Christel, je vis à Lyon et c'est effectivement difficile d'être parmi vous jeudi très très malheureusement. On s'est rencontré une fois, il y a très longtemps, c'était hier, je garde l'image d'une toute jeune fille avec un grand chien au bout d'une laisse et un air décidé. Bien entendu, tu peux lire mon texte. Je serai en pensée avec vous bien entendu.

Je comprends que l’âme s’en va, vaquer à de nouvelles rencontres, lorsqu’elle estime n’avoir plus rien à faire ici. Alors que tu sois parti maintenant Werner, mon Werner, ce n’est pas ce que je souhaitais mais c’est parfait. Je l’accepte. Depuis ce jour de la rentrée de terminale il y a plus de quarante ans, instant mémorable, nous sommes demeurés en lien. Nous nous sommes parlés il y a moins de quinze jours et tu as à nouveau parlé de Camille ; comme quasiment à chaque fois.
Peu de fraternité durent aussi longtemps et aussi joliment. Nos chemins se poursuivent, les cœurs accrochés, avec une distance qui nourrit. J’ai encore à l’esprit le numéro de téléphone de tes parents 03-88-66-00-27, tant nous avons usé de l’outil, des heures entières, de surcroit après avoir passé la journée ensemble...
Tes analyses sur le monde, du monde n’avaient aucune égale, même si je n’acquiesçais pas à tout. Ma mère te voyait Préfet de Région. Lorsque le temps adulte s’est invité, nous avons maintenu notre relation, espacée certes, mais en présence.
Nos voyages en Hongrie seront pour une autre fois…Ça n’était manifestement pas aligné. Deux tentatives, c’était pas mal essayé tout de même.
Toute ma famille évoque ton souvenir avec tendresse.
Tu étais aimé.
Je continue à t’aimer mon ami de toujours, tu fais partie des plus belles choses que la vie m’a offert. Merci Werner pour tout ce que nous avons partagé. Merci.
Fatima Ousseni
2 septembre 2025

L'homme n'a pas tissé la toile de la vie, il en est seulement un fil.
Aujourd'hui, il manque un fil a cette toile car notre ami Werner nous a quitté pour un autre voyage.
Quand un/e des nôtres quitte le navire, c'est tout l'équipage qui est en deuil.
Au revoir Werner💐
Notre pensée à son épouse, sa famille et tous ses ami/e/s

Depuis l'adolescence, Werner m'appelle pour mon anniversaire. Cette année rien. J'ai donc tenté de lui téléphoné en juin sans y parvenir puis l'été est venu, les vacances, les oublis et aujourd'hui les vides.

Nous avions 15 ou 16 ans lorsque nous nous sommes rencontrés. Werner, Fatima et moi, une petite bande, soudée, collée. Des affinités fortes, des exigences de sens, la volonté de ne pas faire de nos vies des vases creux. Nous avons beaucoup ri, beaucoup lu, infiniment parlé. Il y avait aussi Éric, si drôle si léger, du moins c'est ce qu'il voulait montrer et les deux bandes de grands adolescents "de Kléber" et "de Fustel", les réunions à la Plousinette, les premières sorties du soir. Et puis chacun a fait sa route, en se donnant des nouvelles, de loin en loin mais en gardant une profonde affection les uns pour les autres. Les déménagements, les conjoints, les enfants, les premiers pas dans la vie d'adultes, les retrouvailles à Noël.

Werner était un homme très intelligent. Parfois maladroit. Je me souviens d'un "mais tu n'es pas mariable" assez désagréable pour l'ado complexée que j'étais. Il était très cultivé. Il était drôle. Il était pudique. Trop peut-être. Il était généreux. Il était fidèle.

En cette heure douloureuse, je pense à Sophie, la femme de sa vie, celle qu'il a profondément aimée. Je voudrais la remercier. La remercier pas seulement d'avoir affronté la maladie, d'avoir compris, d'avoir accompagné mais aussi pour son infinie tendresse et son courage. Je voudrais lui dire ma sincère et profonde admiration et surtout qu'elle fait partie des personnes que j'ai croisées sans comprendre au bon moment leur immense valeur. Je pense aussi à sa fille, qu'il aimait tant, avec laquelle il était bien maladroit mais dont il parlait avec enthousiasme, un soleil qui trace sa route lumineuse. Et je voudrais remercier Olivier qui a toujours été là, constant empathique et jamais condescendant. Merci.

Avec toute mon affection,

Judith Rosenfeld